Avant-propos...
Cet article a pour objet de décrire ce que l’on trouve dans
le volume 2 de l’Histoire des jeux polémiques. Il a été réalisé (après lecture
de l’ouvrage) et à la suite d’une ITW de Benjamin Berget -son auteur- qui a
gentiment accepté de répondre à mes interrogations sur la conception de sa
trilogie.
Benjamin vient tout juste
de sortir une biographie sur YU SUZUKI (aux éditions Geeks-line) - mythique game
designer à qui l’on doit des hits intemporels en arcade tels que Space Harrier,
After burner, Hang on ou Out run. Il travaille actuellement à la
rédaction du troisième et dernier volume de l’histoire des Jeux vidéo
polémiques. ________________________________________________________
Le contexte…
En France, l’offre en livres traitant du jeu vidéo est
particulièrement dense. L’étude historico-ludique est à la mode et accompagne,
depuis un peu plus de dix ans maintenant, un engouement exponentiel pour les
jeux vidéo anciens. Ces derniers sont de plus en plus traqués, dès l’aurore, en
brocante, et certaines pièces sont exposées au grand palais ! Les journalistes
et animateurs qui font et défont cette nouvelle tendance -dite du retro gaming-
jeunes et vieux, confirmés ou émergeants, y vont tous de leur bios, mooks ou
DVD ou créent leurs boites d’éditions ; alors que les magazines papiers
refont surfaces et que les blogs de joueurs se multiplient. Tout le monde
youtube tout le monde autour de ses souvenirs de joueurs qu’ils soient
trentenaires ou d’une semaine. Il y a indéniablement dans cette abondance de
lectures du bon mais une menace commence à poindre : certains thèmes et sujets
ont tendances à revenir. Mario, Sonic, ZELDA, Final fantasy, la grande et les
petites histoires du jeu vidéo font déjà l’objet de plusieurs publications, de
qualités variables, dans des approches très similaires. Les « bibles » sur les
anciennes consoles ressortes, avec un contenu augmenté, en version intégrale,
les anthologies se muent en encyclopédies. On commence à se rapprocher de cette
période du business musical où sortaient les BEST OF, VERY BEST OF et ULTIMATE
OF période durant laquelle se vendait, jusqu’à l’indigestion, pratiquement la même chose.
Heureusement, le jeu vidéo n’a pas encore tout dit et ce que tant à prouver le
livre abordé ici qui nous parle de jeux qui dérangent, et ayant même créés,
d’un rien ou à raison, de véritables polémiques -ceux dits d’horreurs et de
tortures pour ce volume- et non d’une
console et de sa ludothèque, de Metal gear ou de Pac-man…
La genèse…
L’histoire des jeux vidéo polémiques a commencé pour son
auteur en 2010. Et bien qu’il n’y a à ce moment qu’un seul éditeur spécialisé
et de référence sur la Playhistoire (terme d’ailleurs inventé par ses
fondateurs), Benjamin Berget semble déjà anticiper la nécessité d’écrire un
livre original. PIX N LOVE refuse toutefois le livre -qui, à leur décharge,
n’en est qu’au stade du plan et propose une structure quelque peu décousue. Il
est intéressant de noter d’ailleurs que depuis Benjamin travail pour le mook
des pix men - sa persévérance et la qualité de son travail a donc fini par
triompher de l’exigence de l’éditeur.
En 2011, l’année suivant, de nouveaux éditeurs commencent à
émerger sur le secteur du retro gaming et, depuis, Benjamin a écrit le premier
volume de sa trilogie. L’ouvrage trouve enfin ses premiers fans : les éditions
consoles syndromes. Malheureusement, la toute jeune maison d’édition subit un
flop retentissant avec sa publication dédiée aux jeux indés dématérialisés et
doit stopper les rotatives. En 2012, le sort s’acharne, c’est au tour des
éditions PK de passer son tour pour publier le volume 1 des « polémiques »
suite à des ventes insuffisantes du volume trois de GAMES HISTORY ; plus risqué
que les deux volumes précédents et qui peinent à démarrer. C’est finalement via
« Mon petit éditeur », en 2013, dans la catégorie Essai que le premier livre de
l’histoire des jeux vidéo polémiques voit le jour : Jeux de course / action et
jeux érotique. Il s’en vendra plusieurs centaines, de quoi financer ce second
opus.
L’histoire des jeux vidéo polémiques volume 2…
Quatorze titres (sept par genre) sont traités dans ce volume
: Chiller, Takeshi’s Challenge, Night Trap, Mortal Kombat (un jeu emblématique
dans l’ambivalence qu’il peut y avoir entre l’interdiction d’un produit et la
multiplication de ses ventes. Mais aussi un jeu auquel l’auteur est très
attaché pour y avoir joué étant jeune) et enfin Manhut 1 et 2 qui constituent
la liste des représentants des jeux de tortures. The punisher, Resident evil 1
et 5, The House of the dead, Sanitarium, Silent Hill, Agartha et Rule of rose qui
ont quant à eux pour charge d’illustrer les jeux d’horreur.
S’ajoutent à ces listes les « Vues d’ensembles » et qui
abordent : les dangers des jeux vidéo violents, le traitement médiatique des
jeux vidéo et l’addiction au jeu vidéo : Le sel du livre !
De cette manière sont notamment abordés l’acharnement de
certains politiques et l’ignorance calomnieuse dont ils font preuve à l’égard
du jeu vidéo, l’image négative et à charge que les médias donnent à notre
loisir depuis ses débuts (avec un parallèle très pertinent réalisé avec
l’histoire de la bande dessinée). L’addiction et les comportements dangereux
que peuvent engendrer le jeu vidéo n’étant pas, pour autant, épargnés.
Sujets, verbes, compliments…
Bourré d’informations, à en perdre le fil (par instant), le
travail de documentation fourni est remarquable.
Et comme pour faire écho au précèdent ouvrage (et pour
compléter cette saga dont tous les épisodes ont étés abordés dans le volume 1 :
Jeux de course/action et jeux érotiques) le livre revient, par ailleurs, sur GTA
V. De la même manière, le volume trois est introduit dans ce second opus (puisqu’il
sera plus particulièrement consacré à la politique et à la liberté d’expression
et comprendra une vue d’ensemble les affaires de meurtres impliquant des
joueurs de jeux vidéo).
Attention, toutefois, hein, qu’on se comprenne bien !
On est loin des livres de « thésards » qui sous prétexte de
penser haut sur le jeu vidéo font vendre de l’aspirine ! Dans cet ouvrage la
langue de Molière et le jeux vidéo sont largement réconcilié, le fond comme la
forme sont soignés et fluides.
En bref, si j’étais testeur à consoles plus et que ce livre
était un jeu (je sais, ça fait beaucoup de si !) disons que je mettrais un 92%
pour cet ouvrage. 99 % pour le contenu (oui, je me dois tout de même de retirer
un point pour les propos tenus sur RESIDENT EVIL 2… je ne polémiquerai pas là-dessus
ici. Benjamin, on en reparle si tu veux bien ! 87 % pour la forme (qui, à deux
trois reprises, le temps d’une ou deux pages, m’a donc un peu perdu) et 90 %
pour l’esthétique (le style, principalement -le vocabulaire est assez riche
sans être bloquant et l’effort de joindre analyse et thématique sans oublier
l’aspect mini-tests remis dans leur contexte gorgés d’anecdotes qui vont bien). Il y a même quelques mots pour le moins inédit dans le champ
lexical lié généralement au jeux vidéo à l’écrit et que j’ai pu relever : Succube
(la), circonspects, opprobre, fange (la), obole…Merci aussi pour ça !
En lisant ce livre, hyper documenté, on a l’impression de
lire une revue de presse, étendue sur plusieurs années, des polémiques liées
aux jeux vidéo tout en bénéficiant en temps réél, des bienfaits du recul des
ans, en profitant d’une analyse, assez pertinente, qui en découle. Comment ne
pas adhérer ? Les faits sont là… et à la fin de l’ouvrage une partie réservée à
l’interview d’un spécialiste de ces questions (Shane-fenton) et qui achève de
nous convaincre des vérités et contre-vérités établies par l’ouvrage.
Benjamin Berget, qui écrit sur le jeu vidéo depuis une
dizaine d’année, vient de sortir une biographie de YU SUZUKI aux éditions
Geek-lines. L’auteur travaille actuellement au troisième volume des jeux vidéo
polémiques : La politique et la liberté d’expression qui va conclure la
trilogie. Les jeux vidéo de son enfance les plus marquants sont : Dongeon
Master (sur Atari ST), Golden Axe (sur master system, la version qui se déroule
tableau par tableau) et Mortal Kombat (sur Megadrive).
Billet très intéressant, merci !
RépondreSupprimerComme je lis depuis 10 ans les Pix'n Love, ouvrages Omaké Books et autres, je partage l'analyse de la "littérature" jeux vidéo française.
Au plaisir de continuer à vous lire :-)
Rien n'est moins sur après ça ! ^^
RépondreSupprimerMais je maintiens. Il y a de plus en plus de chose qui se ressemble alors que l'offre se multiplie -notamment en provenance d'éditeurs non spécialisés dans le jeu vidéo et qui surfe sur la vague retro d'ailleurs.