jeudi 27 juillet 2017

« Rise of the Tomb Raider » - (L'avis du blog) avec en Guest : Alexandre Serel ! (L'Histoire de Tomb Raider chez Pix n Love)


Non, l’épisode « Rise of the Tomb Raider » n’est pas bon !

La dernière aventure de Lara Croft en date, que fort heureusement je viens tout juste de découvrir pour une somme modique (pas au prix fort de sa sortie, donc ; ce malgré l'écho très positif de l'époque) est en effet un peu raté !

Un : le scénario n’est pas crédible. Les personnages qui peuplent le récit y sont vêtus et vivent comme au moyen âge. Quant à la quête mystique... Deux : l’environnement, qui se veut plus ouvert, est en réalité clos comme jamais. L’impression d’évoluer dans un bac à sable n’est décidemment pas adapté à notre globetrotteuse préférée – l’opus a cependant le mérite de confirmer la chose. En trois, les graphismes, (meme s'ils sont beaux) sont très en deçà de ce à quoi l'univers où la plus des Miss nous avait habitué. Pas de moment mémorable ici ou alors si à la toute fin… une phase avec les catapultes suivi d’une escalade rythmée -de violence et d’obstacle- pour atteindre le sommet de la montagne et du jeu ! J'ajoute, à ce propos, que l'amateur de destinations variées que je suis passe ici encore son chemin. Après une très brève apparition dans le désert Lara ne sera plus entourée que d'une neige sibérienne.

Bref ! Rapidement j’ai sombré dans un ennui pétris d’incrédulité que seul mes réflexes zombifères de vies antérieures passées à contrôler Lara m’ont permis de juguler ! En une (longue) phrase comme en cent (courtes), disons que seul les nouveaux mécanismes du jeux – apparus dans les deux épisodes précédents (et qui avaient rendus leurs sourires aux fans de la première heure) y sont toujours efficaces. Que nous offrira la prochaine-prochaine suite ? Qui en voudra, l’aura ! Pour ma part, j'attends encore Lara ...

VinZ

Post scriptum :

J’ai tellement été déçu par ce nouveau Tomb Raider que j’en ai contacté Alexandre Serel (Auteur de « L’Histoire de Tomb Raider » paru chez Pix n Love) ce pour savoir si je n’avais loupé quelque chose ou si je ne devenais pas tout simplement un vieux grincheux ! Alexandre a gentiment accepté de répondre sur le blog et m'a meme conforté dans mes impressions ! Je suis vieux ? Et bien non ! ^^


Voici, d’ailleurs ci-après, son avis détaillé :

Après avoir fini Tomb Raider 2013, j’avais noté quelques défauts. Un scénario pauvre, des personnages secondaires insipides, une ambiance premier degré assez insupportable… Mais aussi des qualités. Des décors magnifiques et inspirés, la modélisation de Lara très réussie et une bande-son correcte, surtout le thème principal. J’aurais juste aimé avoir affaire à une sorte de petit open-world qu’à une immense ligne droite déguisée.

Un comble quand-même. À l’origine, Tomb Raider est un jeu d’exploration.Sachant que c’était un reboot, Crystal Dynamics avait le droit à une marge d’erreur pour rectifier le tir par la suite.

Et mon dieu, Rise of the Tomb Raider est arrivé.

Jamais je ne changerai d’avis sur l’exclu temporaire Xbox. C’était une énorme bêtise. Une monumentale bêtise. Mais continuons.
J’ai trouvé Crystal Dynamics à bout de souffle sur ROTTR, en panne d’inspiration… Mais comment est-ce possible de n’avoir plus rien de neuf à proposer sur ce qui est seulement le deuxième épisode d’une trilogie ? C’est à se demander s’ils n’avaient pas tout donné sur Tomb Raider 2013.

En finissant Rise of The Tomb Raider, il m’est apparu beaucoup de questions.

Que dire des décors insipides ? Des situations de jeux reprises du reboot, déjà elles-mêmes bien pompées sur la concurrence ? De l’intelligence artificielle chancelante ? Du rythme de jeu complètement à la ramasse ? Doit-on vraiment aborder le scénario qui est d’une bêtise navrante ? Du final médiocre au possible ?

Un paquet de fans de la série m’ont posé des questions sur Rise of The Tomb Raider. J’ai maintenant au moins une réponse à proposer à défaut de détenir la vérité.

Rien ne sert de s’époumoner.



De tout cela, il n’y a malheureusement rien à dire. Crystal Dynamics est dans la norme des productions actuelles, c’est à dire des jeux sans attraits qui évoquent plus le travail d’un tâcheron que d’artistes. Avec cette course à la technologie qui fait exploser les coûts de production, la moindre sortie de route n’est plus permise. Il faut faire des titres qui plaisent aux plus grands nombres pour être rentable, quitte à priver un jeu-vidéo de l’essentiel : son âme.

Vous voulez jouer à un bon Tomb Raider ? Jouez à Lara Croft Go sur smartphone. Déjà, c’est l’un des meilleurs jeux mobiles qui puisse exister, mais c’est aussi un "vrai "Tomb Raider.

Ce qui, par les temps qui courent, n’est pas si mal.

Alexandre Serel

jeudi 3 mars 2016

GAMES HISTORY IV: L'Histoire des Jeux de Plates-formes.


Sorti le 25 JANVIER dernier, le volume IV de la collection GAMES HISTORY semble déjà faire l'unanimité ! Les quelques lecteurs -qu'ils soient ou non d'Hannibal - qui s'y sont essayés en sont fiers et contents !

Lisez plutôt :

CULTURELLEMENT VOTRE: « Il suffit de lire une double page pour comprendre que les rédacteurs ont le background nécessaire pour parler du sujet, mais aussi qu’ils sont atteints d’une passion communicative. Ce mariage donne au lecteur, de retrouver le feeling qu’il avait en lisant les mensuel d’antan. Pas spécialement pour le contenu, beaucoup plus complet et pour cause, mais pour l’alchimie qui se forme, poussant au Graal des écrivains : l’envie de lire la « page d’après ».

GAMEBLOG (Blog World of Olive) : « Plus de 300 pages, une belle couverture cartonnée avec dorures et un très joli papier, ce tome est vraiment un bel objet dont toute l'équipe peut être fière. Pour avoir participé au Tome 3 (sur les jeux de course, vous vous en doutez), je sais à quel point ce genre de réalisation est une aventure, et on peut dire qu'avec ce livre, ils tiennent probablement le meilleur de la série. Félicitations. ».

BRAZIL 3.0 : « De la préhistoire (Donkey Kong & co), en passant par une sélection de consoles, un tour d’horizon bien foutu de la galaxie Mario, de son challenger Sonic, puis de différents Serial Platformers, mascottes, héros et anti-héros, sans oublier bien entendu les sempiternelles licences. Les plus du bouquin : ultra-documenté, ultra-pointu-mais-pas-chiant, bref aussi passionnant que le fruit de passionnés, comme le prouve définitivement un dernier chapitre consacré aux coups de cœur de la rédaction. »

LE SERPENT RETROGAMER :  « Game History IV – Histoire du jeu de Plates-Formes sent bon le papier et le pixel et parlera tant à ceux qui s’intéressent à l’histoire du jeu vidéo qu’aux amateurs du genres, un ouvrage que se lit, se consulte, se feuillette, et a sa place dans toute bibliothèque de gamer! ».

GREEN HILL MEMORIES (Chaine YouTube): « Le quatrième tome de Games History  ambitionne de lister si ce n'est l'intégralité des jeux de plates-formes, en tout cas une large sélection, avec des titres connus de tous et d'autres beaucoup moins. Le genre plates-formes étant un de mes préférés, je ne pouvais évidemment pas passer à côté. Un livre à la fois agréable à lire de par ses nombreuses illustrations mais aussi via un contenu rédactionnel digne de ce nom.».

Alors, à quand votre tour ? Pour vous donnez envie, voici pour commencer, un échantillon inédit sur TOKI...


... auquel je rajoute deux interviews du rédacteur en chef de l'ouvrage (Yacine Djebili) l'une sur le site Culture Games, l'autre sur le site Retrotaku.

Vers la boutique de l'éditeur => GAMES HISTORY IV


VinZ 

vendredi 12 février 2016

Une nuit dans un Capsule Hotel à Tôkyô par Florent Gorges


Bosser en tant que correspondant pour le magazine Japan Vibes n'est pas toujours une sinécure. Il arrive parfois qu'une interview se décide à la dernière seconde et que le rédacteur en chef vous demande de faire 300 kilomètres dans le Japon dans l'heure qui suit ! Ma mission, si je l'acceptais, était donc de quitter ma jolie ville de Niigata pour m’entretenir avec une personnalité du manga assez tard dans la soirée à Tôkyô ! L'heure à laquelle l'interview avait été programmée m'empêchait de rentrer dans ma belle province le soir même. Je demandais alors au rédacteur en chef: « Super et je fais comment ce soir, moi ? »Sa réponse fut pour le moins inattendue: « Ben écoute, le mag n'est pas très riche alors pourquoi ne pas crécher dans un Capsule Hotel ?»... Hein ? Ok, très bien chef! Vos désirs sont désordre… Va pour le Capsule Hôtel!

Un jeudi soir de début mars, 20h30 :
L'interview pour Japan Vibes s'est bien terminée, mais il est trop tard pour rentrer dans ma province encore enneigée. Le maigre pécule qui m'a été attribué ne me laisse aucune alternative : c'est le Capsule Hotel ou la rue...
Comme son nom l'indique, un « Capsule Hotel » est un hôtel minuscule. Il convient de préciser tout de même que ce n'est pas le bâtiment en lui-même qui est minuscule mais les chambres. Peut-on cependant parler de « chambres » ? Ne serait-il pas plus judicieux d’utiliser d’autres vocables tels que « cabines », « ruches » ou encore… « tombeaux » ?
À chacun son vocabulaire certes, mais en ce qui me concerne, si la perspective de m'adonner à cette expérience me rebutait dans un premier temps, je dois bien avouer qu'au fil des heures, ce sentiment s'est transformé en une sorte de joie et d'impatience incontrôlables. Je demande alors conseil au premier Tokyoïte croisé sur mon chemin. Il s'agit d'un salary man. Il me répond sans l'ombre d'une hésitation :
« Vous trouverez des Capsule Hotels à proximité de toutes les gares de la Yamanote-sen, mais je vous conseille la gare de Shimbashi. C’est là qu’on en trouve le plus… »
La Yamanote-sen, pour l’anecdote, c'est la ligne de train qui circule en boucle et relie tous les grands axes du centre de la capitale nippone.
21h00 :
Une fois arrivé en gare de Shimbashi, je cherche parmi les milliers de néons ceux qui me permettront de passer une nuit au chaud. Bingo! Il y a au moins trois Capsule Hotels dans la même rue !
Je choisis donc le premier, qui me semble le plus chic. Il faut dire que la publicité vendant ses mérites est aguicheuse: « Notre établissement vous propose de passer une nuit dans une ambiance provençale ! ».
« Provençale? Comme le Ratatouille Burger des Mac Do japonais ? » pensais-je avec un certain cynisme (voir Japan Vibes #8) .
 Qu’importe, il fait froid dehors, je pénètre à l’intérieur. Les prix détaillés sont affichés à la réception : 4000 yens la nuit... C'est plus onéreux que je ne l'avais imaginé ! On m'avait plutôt parlé de tarifs avoisinant les 2500-3000 yens...
 Je me console cependant en imaginant ma cabine diffusant des senteurs de lavande, un distributeur automatique de soupe bouillabaisse et un réveil composé des plus jolis bruits de la garrigue...
 Je paie d'avance et le réceptionniste me remet une petite clé pour ouvrir et fermer le casier qui me permettra de ranger mes effets personnels. Ma « chambre » est le tombeau numéro 203... En déposant mes affaires de valeur dans mon casier, je remarque qu'un pyjama, qu'une serviette de bain, que des sandales légères ainsi qu'un petit kit de toilette m'attendent. Ça fait plaisir ! Surtout que dans la précipitation du départ, je réalise que j'ai oublié ma brosse à dents.
 Je monte à l'étage et en arrivant, quelle surprise ! Je découvre une pièce grande comme ma chambre française mais dans laquelle une infrastructure digne de nos amies les abeilles permet de loger au bas mot une dizaine de personnes !

Je m'y attendais, certes, mais ça fait toujours un choc lorsque vous n’êtes habitué qu’aux hôtels 5 étoiles (c'est pas vrai non plus, mais bon...).

Ma cabine, 100% plastique, n'est en réalité composée que d’un matelas de 10 cm d'épaisseur, d’une couverture épaisse et de draps propres. Tout cela n'a absolument rien de provençal mais allez savoir pourquoi, je m'y attendais un peu (l'expérience du ratatouille burger, a fait de moi un expert de la « Provence » au Japon).
 Au niveau des équipements, ça donne à peu près ça : un renfoncement sur l'une des parois de ma suite royale me sert de table de nuit. Un tableau de bord futuriste me permet aussi de contrôler la climatisation, la lumière, la radio, le réveil ainsi que la télévision !
On se croirait dans un lit de la fusée de Tintin, mais sans les poils de Milou.

Les dimensions de la cabine ? Eh bien je ne vous surprendrai pas en vous annonçant que Shaquile O'neal y verrait certainement quelque chose à redire, puisque que ma paillasse ne mesure que 200 cm de long sur 95 cm de large.
À côté de cette pièce abritant la grande ruche, on trouve aussi une salle de douche ainsi que des cabines de toilettes. Également à la disposition immédiate des clients, quelques distributeurs automatiques proposant pléthore de boissons ainsi que moult soupes de nouilles instantanées... Et ma bouillabaisse ??? Niet! Dans tes rêves la bouillabaisse!
22h00 :
En dépit de ma déception, je sors de l'hôtel, ma facture et la clé de mon casier en poche (la facture sert à prouver que je suis client). Tant d'émotions m'ont décidemment creusé l'appétit. Ça tombe bien, de nombreuses échoppes proposant sushis, ramen, riz au curry et autres hamburgers égayent la rue. J'évite le Mac Do et ses sandwichs bullshit et j’opte finalement pour un bon bol de ramen.
22h30 :
 J’ai bien dîné. Je passe au combini pour m’acheter un paquet de biscuits, du jus de pomme et je décide de retourner dans ma cage. Il n'y a aucun client dans les autres placards humains. J'en profite donc pour prendre ma douche et enfiler le pyjama de l’établissement. Une fois installé dans mon suppositoire géant, je ferme le rideau d'entrée et décide de regarder la télé. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il faut que je vous avoue une chose : je commence à bien aimer le Capsule Hotel.
Pourquoi? La hauteur de la cabine permet finalement à quiconque faisant moins d'1,90 m de s'adosser aisément contre les parois. Et j’ai un peu l’impression de réaliser un vieux rêve de gosse ! Qui n'a jamais souhaité, enfant, de vivre dans une cabane, à l'abris de tous les regards et des obligations scolaires ? Une cachette dans laquelle on serait libre de s'empiffrer de coca, de chocolat tout en regardant la télé à volonté ? Je vous rappelle que la clim’, la lumière, le son, l'image et les chaînes sont contrôlées par un tableau de bord « futuriste ». Bref, je suis retombé en enfance et ici, tout est enfin permis (dans d'étroites proportions, il est vrai...) ! Voilà, le Capsule Hotel, c'est exactement ça!
 Affalé comme une larve et buvant mon jus de pomme, je mate la télé... C'est le pied !
23h00 :
Malheureusement, je n'en fini plus de zapper. Il n'y a rien d'intéressant. Sur une chaîne, une idole, aussi jolie que ridicule chantonne un air à 2 yens (ce qui ne fait pas beaucoup). Et sur la NHK, on y parle de la formation des atomes dans l'océan Indien... Bref, j'éteins le petit écran et sors un manga de mon sac... Le panard, je vous dis, le panard! Je reprends un peu de jus de pomme, je suis heureux.
00h20 :
Je suis raide mort (le hasard faisant bien les choses, je suis déjà dans le cercueil), j'éteins la lumière et je laisse Morphée me prendre dans ses bras... (la pauvre n'a pas beaucoup de place...). Je m’endors aussi facilement qu’un gros bébé.

01h00 :
Un vacarme pas possible me tire de mon sommeil et de mes rêves de soupe au poisson. Des salary men éméchés déboulent en trombe dans leurs cabines... J’essaie de reprendre mes esprits et je comprends que l'heure des derniers trains est derrière nous. Plutôt que de coucher dehors, les hommes d’affaires nippons préfèrent légitimement passer la nuit dans ce genre d'établissements. J'ai cependant du mal à me rendormir. En effet, difficile de trouver la paix intérieure et extérieure entre le bruit de la douche, de la machine à distribuer les boissons qui fait un bruit assourdissant à chaque fois qu'une canette tombe et le type du dessus qui se dispute à tout rompre avec sa femme au téléphone (d'après ce que j'ai compris, il aurait dû rentrer chez lui vers 21h00, mais cela ne nous regarde pas...).
02h00 :
Enfin, tout notre petit monde semble enfin disposé à roupiller. Je peux enfin me rendormir...
02h30 :
Mon voisin habitant le tombeau de gauche tousse comme un phoque. Une bronchite du tonnerre secoue le pauvre homme et fait trembler toute la ruche... Il réveille tout le monde ! Tout le monde? Non, pas mon comparse de droite qui ronfle comme un éléphant heureux. Jamais je n'aurais cru qu'on puisse ronfler à ce point sans se réveiller soi-même...
Toutes ces nuisances et ces désagréments me mettent un peu mal à l’aise et me font subitement prendre conscience d’un fait horrible ! Et si, subitement, un énorme séisme venait secouer Tôkyô??? Serais-je condamné à mourir écrasé comme une fourmi, entouré d'un futur divorcé, d'un ronfleur professionnel et d'un salary man avec la gorge en feu ? Et dire que j'avais rêvé de mourir dans un grand lit de satin, entouré par 12 nymphettes dénudées ! Merci Japan Vibes !
02h45 :
Finalement, après avoir été le témoin auditif du pet magistral du client du dessus, je parviens à trouver le repos. J'ai réussi à me persuader que même dans un 5 étoiles, rien ne garantissait que je n’allais pas mourir écrasé par un gigantesque lustre en cristal suspendu au dessus de mon triple bed.
05h30 :
Et c'est reparti! Un énième boucan infernal m'oblige à interrompre derechef ma nuit. Eh oui, c'est l'heure des premiers trains... Les salary men se lèvent bruyamment pour retourner au boulot ou bien aller chercher le bentô que leur femme leur a préparé...
En 20 minutes, tout le troupeau est sorti et je me retrouve seul dans la ruche. Enfin, c'est ce que je croyais, car un nouveau pet monstrueux du type d'au-dessus me prouve le contraire... Tout va bien, le plastique a beau laisser passer les sons, les odeurs restent uniquement chez leurs propriétaires... Je me rendors l'esprit et les narines tranquilles.
09h30 : Le réveil automatique du tableau de bord retentit. Il s'agit d'une sonnerie tout à fait quelconque. Là encore, rien à voir avec les cigales de notre chère Provence. Je me lève et sors de ma cabine. Je dois avoir quitté la fourmilière dans 30 minutes. Après une douche rapide bien méritée, je m’habille et récupère mes affaires personnelles dans mon casier.
10h00 :
Je passe par la réception. Le réceptionniste, frais comme un gardon (pensez, il a dormi chez lui, lui !) me salue respectueusement. Il me demande même: « Avez-vous passé une bonne nuit ? ». Gentleman, je lui réponds à la japonaise: « Oh oui, excellente ! Je reviendrai ! ».
Visiblement satisfait, il me souhaite une bonne journée. Je quitte la Provence pour revenir à Tôkyô. Une fois dans mon bus longs trajets, je repense à toute cette expérience. Une idée me vient même à l'esprit. Pourquoi ne pas rédiger un article pour Japan Vibes afin d’en faire profiter tout le monde ?

Conclusion :
En guise de conclusion : pesons le pour et le contre.
Si vous souhaitez vous amuser comme un gosse dans sa cabane ou si vous avez toujours rêvé de passer la nuit dans une ruche, alors le Capsule Hotel est fait pour vous. Si vous désirez vous créer un souvenir insolite et que vous êtes insensible aux différents bruits que le corps humain est capable de produire, alors n'hésitez pas. Vous allez adorer !
Le prix m'a semblé un chouia abusif par rapport au quotient repos récupéré mais je n'ai manqué de rien. J'ai même pour l'occasion récupéré une brosse à dents toute neuve !
Mesdames et mesdemoiselles, ne soyez pas jalouses, un étage réservé aux femmes et interdit d’accès aux hommes sera aussi à votre disposition. À mon avis, les nuisances sonores seront certainement moins intenses (quoique ça reste encore à prouver...). . Vous devriez donc trouver plus facilement le sommeil que nous, les hommes (y'a pas de quoi être fier...).
En revanche, sachez que ce genre d'établissements n'est pas fait pour ceux qui souhaitent passer une nuit tranquille. Il s’agit sincèrement d’un service de dépannage et tout a été pensé pour les salary men ayant loupé leur dernier train.
Et enfin, dernier conseil à tous les lecteurs qui vouent un culte à la région de Marcel Pagnol ou à ceux qui détestent être réveillés toutes les demi-heures : trouvez-vous une autre niche !

Photos et textes:
Florent Gorges
(Mars 2004)

dimanche 1 novembre 2015

Hors-Jeux n°6 : ITW de Christophe Goffette (réalisateur du film Uchronia).

Who's the goof ?

Si vous êtes amateurs de ces drôles de types qui font du bruit depuis leurs guitares électriques, arborant fièrement des cornes de diable la chauve-souris en bouche, il est très probable que vous le connaissiez déjà. On doit en effet à cet ex-rédacteur en chef du magazine Best la création de Crossroads. Il a aussi dirigé Fluide glacial, crée le magazine de cinéma BRAZIL et l’association BLUE INDIENS. Si vous êtes cinéphiles et détestez Luc Besson (ce qui n’est pas incompatible et désormais autorisé), vous apprécierez son article cinglant publié dans Brazil à propos du boss d’Europa - un papier largement relayé dans les médias, Gros Bill ayant poursuivi en justice le Goof pour ses propos. Ce surnom ne vous dis toujours rien ? Alors allons à l’essentiel !


                                Photo © Eddy Brière

Christophe Goffette est un touche à tout, passionné de cinéma et d’univers alternatifs, indépendant
(je crois qu’on dit frondeur de nos jours), journaliste depuis plus de 25 ans.
Pré-affiche signée Reza Benhadj.

Son actualité ? Il vient de terminer son premier film ! Un projet en chantier depuis maintenant 5 ans. Ce long métrage, tourné à l’arrache, sans budget, fait d’entre-aides, de sueurs, d’idées barrées et de patience... en est à sa phase de post-synchro. Une fois monté «Uchronia » (son titre définitif) devrait durer 1H40. Le casting réuni quelques zuns et zunes de ses potes et potesses comme : Terry Guiliams, Chantal Lauby, Zoé félix, Johan Kounen, Maurice Bartélemy et Noel godin notamment, soit plus de 40 acteurs ou actrices au total - et pas des moindres !        

Or c’est maintenant que vous pouvez intervenir ! Le goof vous propose en effet de participer à cette ultime étape (pour bien finaliser et distribuer le film). Quelques contributions originales et atypiques vous seront offertes en échange. Comment ça vous ne souhaitez pas diner avec Zoé Félix ou Terry Gilliam ? 

Le lien du Kickstarter est juste là =>

https://www.kickstarter.com/projects/1384014760/uchronia-un-long-metrage-de-christophe-goffette

Pour avoir plus de détails sur la genèse de ce film, par ailleurs, vous pouvez aussi lire son interview ci-après toute fraiche du jour !

L'ITW !

Salut Christophe ! Alors dis-moi (entendre ici un ton à la Ardisson, non reproduit par la suite - on est sur MSN !) : Comment résumerais-tu le sujet de ton film ? Pour quelqu'un qui n'aurait pas les références citées dans le speech d'origine surtout… Je remets ci-dessous le speech présent sur la page Kickstarter du coup :

UCHRONIA (un long-métrage de Christophe Goffette)
Imaginez "1984" d'Orwell adapté pour Kaurismäki par Groucho Marx, Kafka et Philip K. Dick —et avec les Monty Python. Voilà UCHRONIA !

Christophe Goffette...

Résumer le film pour ceux qui n'ont pas connaissance de ces références, c'est difficile. S'ils n'ont aucune de mes références, ils n'adhèreront pas au film, je pense… Mais pour simplifier, disons que c'est un monde en soi, différent mais pas tant que ça, du nôtre, où les gens sont un peu comme un élevage de consommateurs. Ils ont des boulots débiles, qui ne servent à rien, sauf à leur faire gagner des crédits qu'ils dépensent en achetant des trucs tout aussi inutiles. Tous les intérieurs sont munis de télés géantes, qui ne s'éteignent pas et dont on ne peut pas baisser le son. Il n'y a qu'une chaine, TV one, qui chie de la pub et des émissions débiles en permanence. Les gens ne se parlent plus, communiquent par une espèce de réseau mondial très intrusif qui leur donne par exemple leur nombre de branlettes autorisées dans la semaine, etc. Là-dessus, mes deux personnages principaux vont vivre les premières étapes d'un couple (premier rendez-vous, etc.), sauf que rien n'est tout à fait comme on l'entend nous… Ajoute à cela des sollicitations permanentes qui les font se retrouver dans des endroits assez dingues, etc.

Je trouve ça plus vendeur, résumé comme ça personnellement.

C'est toujours plus vendeur quand je rentre dans le détail, oui, mais je ne voulais pas le faire sur la page Kickstarter, je préfère rester plus évasif. Aussi, je ne voulais pas que les textes fassent trois kilomètres (surtout que je devais tout traduire).

Et ça me permet de raconter des choses différentes en interview !



D’où t’es venue l’idée de ton histoire ?

L'origine du film ?… J'étais à Cannes, je regardais cette fourmilière et je trouvais ça hallucinant autant de gens qui vivaient du cinéma mais pas pour le cinéma. J'ai commencé à rêvasser et à me dire qu'avant c'était forcément mieux (air connu). Et puis, quand on parlait de cinéma, à la télé notamment, on parlait de pognon, de pognon et encore de pognon. J'ai donc mélangé tout ça avec mes différentes colères contre cette saloperie qu'on pourrait résumer comme étant "le système", et j'ai décidé de tout distordre en allant vers l'absurde.  

 

Comment s’est déroulée l’écriture de ton film ?
Tout a été écrit par plusieurs strates successives. En général, chaque rôle parlant (tous ne le sont pas, et il y a une raison à cela, mais… surprise) a été écrit une première fois dans le scénario, puis une seconde fois pour l'acteur ou l'actrice en particulier, quand celle-ci ou celui-ci a confirmé sa participation. Enfin, je ne donne le scénario et les dialogues qu'au tout dernier moment et souvent je les réécris le matin même, ou disons je les bouge un peu, je les bouscule (les dialogues, pas les acteurs- encore que !) pour que ça reste spontané et frais, parce que je ne veux pas que ce soit « récité ». Une fois encore, cette façon de procéder est lié au film lui-même, mais ça je ne peux pas vraiment l'expliquer en amont.

Là-dessus, je compose aussi en fonction des uns et des autres. Par exemple, pour Gilliam, vu qu'il joue 8 personnes en même temps et que le découpage était super précis, on a changé au fur et à mesure car il ne respectait rien du timing prévu ! …
Est-ce qu’il y a une ou deux réplique(s) dont tu n’es pas peu fier ? Une scène en particulier ?

Je suis assez content des dialogues. J'y ai apporté un soin tout particulier. C'était important, car il s'agit de manipulation la plupart du temps, il fallait donc que certains mots reviennent, certaines formulations même, que ça en devienne abrutissant parfois. Le but était de refléter cet aspect-là de la société, mais toujours en allant vers l'absurde…  

Côté scènes, il y a des fulgurances, mais je ne sais pas si ce sont mes moments favoris, je ne cherche pas à accrocher les rires en fait. C'est une comédie où il ne fait pas bon rire, je crois, ahah… J'aime beaucoup les scènes de l'agence first rendez-vous (mes deux personnages vont consulter pour voir s'ils sont autorisés à être en couple) et de l'agence first fuck (ils découvrent les joies de la galipette effrénée et, idem, veulent en être !) parce qu'elles se répondent, parce que la seconde est un peu une scène miroir de la première. Les plans avec le dealer (Thomas vdb) sont très bien aussi, la vidéo-conférence avec les 8 Terry Gilliam, la scène d'animation avec Jan Kounen en ouvreuse de cinéma en lévitation…La scène de Novöel (contraction de Noël et nouvel an), mais où rien ne va comme prévu, etc., en fait, tout me plait… J'ai essayé justement de ne pas garder —à l’écriture— des choses qui me paraissaient en deçà…
Un ajout imprévu amené par un acteur ou une actrice et qui devrait booster la réussite du film ?
Pour ce qui est de l'apport des acteurs, tous ont joué le jeu à la perfection – c’est le cas de le dire ! Tous ont donné le meilleur. Parfois, ils étaient un peu à contre-emploi (Chantal Lauby), voire complètement hors de leur zone de confort (Fred Chau), mais tous ont bien assuré. La scène qui m'a le plus éclaté, et c'est celle qui a été vraiment faite à l'arrache, c'est l'intervention piratée des terroristes du FkidiNNN, « le Front qui dit non non non ». J'ai expliqué ça à Noël Godin et Jean-Marc Rouillan, on a été dans les chiottes du cinéma où ils étaient venus présenter le nouveau (très bon) film de Jean-Henri Meunier, et on a fait 4 prises avec un iphone !!! Les trois premières, je n'arrivais pas à ne pas rire… mais la quatrième, la plus réussie en plus, est la bonne ! Je précise : c'est tourné à l'iphone car c'est censé être ensuite du piratage télévisuel et informatique. C'était inutile d'avoir une image propre pour la sagouiner ensuite, autant avoir déjà un truc un peu brut de pomme. Et de toute manière, ça s’est fait comme ça ! J’ai écrit le texte à 19h30, on s’est vu une heure plus tard, à 21h c’était dans la boite et on buvait un chouette vin jour pour fêter ça !!… Et c'est à pisser de rire ! Je la regarde tous les jours, pour le plaisir ! …
Dans ton casting il n'y a pas Jean Rochefort curieusement ... tu sais ce moustachu un peu hautin et spirituel, qui fait beaucoup de premier films ; je crois que tu le connais un peu en plus ...
Rochefort, je ne peux pas dire. Peut-être, peut-être pas… ahah…
Combien de salles vont accepter, d’après toi, de distribuer le film et cette « autre proposition » ?

Je ne sais pas combien le film aura de salles, on verra bien, ça n’est pas le plus important. On va d'abord faire les festivals (et des avant-premières que je vais sans doute boucler moi-même) et on verra ensuite (ou en même temps) qui aura envie de le distribuer et comment… Et s'il faut monter une boite de distribution, hé bien, je le ferai !!…
Comment tu t'y es pris pour réunir les fonds au fait avec une telle distribution ?

Pour les fonds, c'est simple… il n'y en a pas !!… Le tournage lui-même, à la base, est "participatif" ! J'ai réuni des gens qui avaient envie de participer au projet, et ça s'est fait comme ça, comme une bande de potes qui s'amusent à créer un truc ensemble. Au final, ça aura peut-être coûté 15 ou 18000 euros, essentiellement de la bouffe et du bon vin !… Parce que si c'est le plus petit budget de l'histoire, pour un casting de ce niveau, c'est aussi le film où on mange le mieux !
C’est un projet entre Mocky et les clefs de bagnoles quoi ^^
Comment s'est constitué ce casting de dingues ... ?

Le casting s'est fait au fur et à mesure… D'abord les plus proches, puis en continuant de rencontrer les gens, etc. Je crois bien que personne n'a dit non, en fait. Il se trouve juste qu'avec certains, on n'a pas trouvé de créneau par exemple —ou que ça s’est mal goupillé. Parfois, ça s'est joué à pas grand-chose. Par exemple, Hélène de Fougerolles devait jouer la scène de l'agence first rendez-vous, et moi je cherchais un lieu (tout rose !). On a trouvé le lieu, mais je ne pouvais tourner qu'un dimanche bien précis et ce jour-là Hélène emmenait sa gamine à Disney pour son anniversaire. J'ai donc basculé sur Delphine Chaneac, que j'avais rencontrée… la veille ! Et dont Vincenzo Natali m’avait dit le plus grand bien. J'ai demandé à Delphine avec qui elle aimerait jouer. Elle a cité Zoé Felix en premier, je trouvais Zoé archi sous-employée, j'ai récupéré son téléphone, je lui ai expliqué tout ça, et trois jours après on tournait !
A quel type d'images faut-il s'attendre ?

Côté image, il y a beaucoup de choses différentes. On a tourné au 5D, à quelques exceptions près, donc ça peut limiter (mais pas tant que ça, en fait, à part si par exemple tu veux avoir un plan séquence et changer dix fois le point de suite…). Il y a des choses très simples, à une ou deux caméras posées, mais il y a aussi des superpositions, il y a du fond vert, il y a des plans à l'épaule, il y a des plans extérieurs très épurés, il y a une scène d'animation, il y a des logos 3D… Ce qu'il n'y a pas, c'est du découpage cut-cut. Sinon, j’essayais d’adapter la mise en scène de chaque scène à la scène en question, avec en tête tout ce qui serait ajouté par la suite, il y a un gros boulot sur le son qui sera fait en post-prod par exemple. 

Penses-tu avoir fait quelques emprunts (niveau mise en scène, éclairages…) ?

Côté mise en scène, il n'y a aucun clin d'œil ni emprunt véritable, non. Pour ce qui est des sources d'inspiration, ce sont des réflexions que je me suis faites après coup, je n'ai pas non plus eu conscience de tout ça à l'écriture, mais tous ces auteurs sont des gens que j'ai lus et relus ado et jeune adulte, et encore aujourd'hui, et le mélange de tous ces gens fait ce que je suis, plus ou moins. Ou en tout cas explique ma façon de remodeler les éléments avec lesquels je suis en contact.
As-tu déjà gratté un petit topo qui relaterait tes succès et galères du début du projet jusqu’aujourd’hui ? Un genre de journal de bord d'où sortiraient quelques anecdotes sympas, en plus de ce que tu viens de livrer ici ?…

Tout sera dans le bouquin, avec le steelbook limité numéroté proposé sur kickstarter ! Le bouquin n’existera pas autrement —et il n’y aura jamais de commentaire audio, car il m’est impossible de tout dire tout raconter, il y a trop d’idées, si tant est qu’on puisse avoir trop d’idées dans un film !…
Prévois-tu une bande-annonce bientôt, un trailer comme on dit ?

Il en faut un, oui, mais je ne veux rien faire qui aille dans le sens de l'histoire. Pour l'instant, je suis parti sur une fausse pub de présentation d'une visite guidée de cet endroit, Uchronia, comme un truc pour une espèce de club med, tu vois ?
Monde West ! Il y a plus de studio que d'extérieur ?

Plus d'intérieur que d'extérieur oui, car beaucoup de choses de notre monde n'existent pas dans Uchronia. Il n'y a pas de voitures par exemple, donc ça limite beaucoup les prises de vue extérieures « urbaines ». Surtout que je ne voulais aucun lien physique avec un endroit ou un autre, pas de nom de rue, pas de bâtiment connu, etc.
Subway ?

Commence pas avec les insultes ! ^^

Ça donne envie en tout cas ^^

Honnêtement à l'écriture, je pense que ça se tient vraiment. Il y a 15 idées par plan, c'est très riche, mais en même temps je pense que ça reste fluide parce qu’on reste très proches des acteurs et donc des personnages. Et il y a pas mal de surprises, dont je ne peux pas parler bien sûr…

Je pense qu’on n’a pas mal de choses-là, pour se faire une idée du film. J'ajoute ici la page Facebook pour plus d'infos => https://www.facebook.com/uchronia.lefilm/?fref=photo

Quelques questions supplémentaires, pour terminer ! Est-ce que tu peux me citer un truc que tu aimes bien parmi les trucs suivants que tu n'aimes pas ?…

Un disque de rap ?

J'aime bien Body Count, mais ça n'est pas vraiment du rap ! De La Soul aussi me plaisait bien, mais il a de « vrais » musiciens/instruments, ceci expliquant cela…

Body count... et son fameux cop killer

Un jeu vidéo ?

Je joue à Fifa une fois tous les trois mois ! C'est très limité… J'aime bien le saut à ski et le ski sur wii, je faisais ça avec mes mômes quand ils étaient petits… Rien d'extraordinaire et je n'y connais vraiment rien de rien.

Un film de Luc besson ?

Le dernier combat (par défaut), mais pas revu depuis 30 ans !

Une émission TV ?

J'aimais beaucoup "La nouvelle édition" le midi sur Canal avec Ali Baddou, je ne regardais rien d'autre et je ne regarde même plus depuis que ce n'est plus lui !… Si, Tracks parfois…

Ton livre, disque, film de chevet pour finir...

Livre, disque, film de chevet, ça change tout le temps…

Bouquins : En ce moment, je relis plutôt les classiques de l'âge d'or de la SF (K.Dick, Silverberg, Disch, Spinrad, Heinlein, Vance, Sturgeon, etc.), avant de conseiller mes mômes qui sont maintenant en âge de les lire…

Disques : j'ai 12.000 disques, j'écoute de la musique tout le temps, vraiment impossible de faire ressortir quelque chose, j'ai mes périodes, mais elles changent vraiment régulièrement. Ce soir, je n'ai écouté que des trucs US produits par mon pote Eric Ambel, mais demain ce sera complètement autre chose…

Films : avec le temps, j'ai une espèce de peloton de tête… Dans ce peloton il y a des films comme Brazil, Fight Club, Arizona Dream… Mais j'ai aussi mes périodes… je fonctionne beaucoup par réalisateurs, voire auteurs-réalisateurs, ou même scénaristes, plutôt que par rapport aux acteurs ou autres… Et forcément on retombe toujours sur les mêmes : Peckinpah, Fuller, Gilliam, Blier, De Palma, Coen bros, Jarmusch, Winding Refn, Anthony Mann, Ford, Hawks, Kustu, Boorman, de la Iglesia, Verhoeven, Boyle, Tarkovski, Altman, Huston, Lang, Preminger, Romero, Fulci, Jordan, Waters…

Une dernière pour conclure ! Quel nanar conseillerais-tu en film, quel disque curieux dont tu ne sais pas toi pourquoi tu l'as souvent en tête et un juste UN livre STP, pas une librairie ^^ !
Un nanar ?… hum… Les aventures de Jack Burton… oui, le Carpenter. Un vrai nanar pour moi, dans le bon sens du terme.

Côté musique, je n'ai jamais de choses en tête, assez curieusement ! …

Mais dans les choses entêtantes (mais avec un peu plus de distance), ça pourra être la B.O. d'Eddie Vedder pour Into the Wild, par exemple…

Un seul livre… Gilliamesque, le bouquin de Gilliam qui vient de sortir, c'est mon livre de chevet actuel !!!

Merci !

ITW réalisée par VinZ (sans Pepito ni Pepsi), le 31/10/2015.

Lire d'autres Hors-Jeux => http://jeuxvideoretroblog.blogspot.fr/2013/10/itw-del-didou-10-ans-apres-game-one.html

mardi 20 octobre 2015

Sujet, verbe, compliments: L'Histoire des jeux vidéo polémiques (de Benjamin Berget)


Avant-propos...
Cet article a pour objet de décrire ce que l’on trouve dans le volume 2 de l’Histoire des jeux polémiques. Il a été réalisé (après lecture de l’ouvrage) et à la suite d’une ITW de Benjamin Berget -son auteur- qui a gentiment accepté de répondre à mes interrogations sur la conception de sa trilogie.
Benjamin vient tout juste de sortir une biographie sur YU SUZUKI (aux éditions Geeks-line) - mythique game designer à qui l’on doit des hits intemporels en arcade tels que Space Harrier, After burner, Hang on ou Out run. Il travaille actuellement à la rédaction du troisième et dernier volume de l’histoire des Jeux vidéo polémiques.  
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Le contexte…

En France, l’offre en livres traitant du jeu vidéo est particulièrement dense. L’étude historico-ludique est à la mode et accompagne, depuis un peu plus de dix ans maintenant, un engouement exponentiel pour les jeux vidéo anciens. Ces derniers sont de plus en plus traqués, dès l’aurore, en brocante, et certaines pièces sont exposées au grand palais ! Les journalistes et animateurs qui font et défont cette nouvelle tendance -dite du retro gaming- jeunes et vieux, confirmés ou émergeants, y vont tous de leur bios, mooks ou DVD ou créent leurs boites d’éditions ; alors que les magazines papiers refont surfaces et que les blogs de joueurs se multiplient. Tout le monde youtube tout le monde autour de ses souvenirs de joueurs qu’ils soient trentenaires ou d’une semaine. Il y a indéniablement dans cette abondance de lectures du bon mais une menace commence à poindre : certains thèmes et sujets ont tendances à revenir. Mario, Sonic, ZELDA, Final fantasy, la grande et les petites histoires du jeu vidéo font déjà l’objet de plusieurs publications, de qualités variables, dans des approches très similaires. Les « bibles » sur les anciennes consoles ressortes, avec un contenu augmenté, en version intégrale, les anthologies se muent en encyclopédies. On commence à se rapprocher de cette période du business musical où sortaient les BEST OF, VERY BEST OF et ULTIMATE OF période durant laquelle se vendait, jusqu’à l’indigestion, pratiquement la même chose. Heureusement, le jeu vidéo n’a pas encore tout dit et ce que tant à prouver le livre abordé ici qui nous parle de jeux qui dérangent, et ayant même créés, d’un rien ou à raison, de véritables polémiques -ceux dits d’horreurs et de tortures pour ce volume-  et non d’une console et de sa ludothèque, de Metal gear ou de Pac-man…

L’objet aborde du coup des titres « souvent oubliés » ou de ceux qui se font tout petits, presque honteux - bien trop éloignés des grands classiques ou de leurs clones poilus dans les ouvrages de références. Mais, aussi, et surtout, des thématiques qui s’en dégagent, analysant, faits à l’appuis, les mécanismes enclins à engendrer une polémique. Tous les softs traités dans cette trilogie sont abordés en cinq parties : le pitch du jeu, son fonctionnement, son développement (pour la partie réservée aux anecdotes si chers aux passionnés) et enfin la polémique et l’analyse de cette dernière.

La genèse…

L’histoire des jeux vidéo polémiques a commencé pour son auteur en 2010. Et bien qu’il n’y a à ce moment qu’un seul éditeur spécialisé et de référence sur la Playhistoire (terme d’ailleurs inventé par ses fondateurs), Benjamin Berget semble déjà anticiper la nécessité d’écrire un livre original. PIX N LOVE refuse toutefois le livre -qui, à leur décharge, n’en est qu’au stade du plan et propose une structure quelque peu décousue. Il est intéressant de noter d’ailleurs que depuis Benjamin travail pour le mook des pix men - sa persévérance et la qualité de son travail a donc fini par triompher de l’exigence de l’éditeur.    
 
En 2011, l’année suivant, de nouveaux éditeurs commencent à émerger sur le secteur du retro gaming et, depuis, Benjamin a écrit le premier volume de sa trilogie. L’ouvrage trouve enfin ses premiers fans : les éditions consoles syndromes. Malheureusement, la toute jeune maison d’édition subit un flop retentissant avec sa publication dédiée aux jeux indés dématérialisés et doit stopper les rotatives. En 2012, le sort s’acharne, c’est au tour des éditions PK de passer son tour pour publier le volume 1 des « polémiques » suite à des ventes insuffisantes du volume trois de GAMES HISTORY ; plus risqué que les deux volumes précédents et qui peinent à démarrer. C’est finalement via « Mon petit éditeur », en 2013, dans la catégorie Essai que le premier livre de l’histoire des jeux vidéo polémiques voit le jour : Jeux de course / action et jeux érotique. Il s’en vendra plusieurs centaines, de quoi financer ce second opus.      
L’histoire des jeux vidéo polémiques volume 2…

 
Quatorze titres (sept par genre) sont traités dans ce volume : Chiller, Takeshi’s Challenge, Night Trap, Mortal Kombat (un jeu emblématique dans l’ambivalence qu’il peut y avoir entre l’interdiction d’un produit et la multiplication de ses ventes. Mais aussi un jeu auquel l’auteur est très attaché pour y avoir joué étant jeune) et enfin Manhut 1 et 2 qui constituent la liste des représentants des jeux de tortures. The punisher, Resident evil 1 et 5, The House of the dead, Sanitarium, Silent Hill, Agartha et Rule of rose qui ont quant à eux pour charge d’illustrer les jeux d’horreur.
S’ajoutent à ces listes les « Vues d’ensembles » et qui abordent : les dangers des jeux vidéo violents, le traitement médiatique des jeux vidéo et l’addiction au jeu vidéo : Le sel du livre !

De cette manière sont notamment abordés l’acharnement de certains politiques et l’ignorance calomnieuse dont ils font preuve à l’égard du jeu vidéo, l’image négative et à charge que les médias donnent à notre loisir depuis ses débuts (avec un parallèle très pertinent réalisé avec l’histoire de la bande dessinée). L’addiction et les comportements dangereux que peuvent engendrer le jeu vidéo n’étant pas, pour autant, épargnés. 

Sujets, verbes, compliments…

Bourré d’informations, à en perdre le fil (par instant), le travail de documentation fourni est remarquable.
Et comme pour faire écho au précèdent ouvrage (et pour compléter cette saga dont tous les épisodes ont étés abordés dans le volume 1 : Jeux de course/action et jeux érotiques) le livre revient, par ailleurs, sur GTA V. De la même manière, le volume trois est introduit dans ce second opus (puisqu’il sera plus particulièrement consacré à la politique et à la liberté d’expression et comprendra une vue d’ensemble les affaires de meurtres impliquant des joueurs de jeux vidéo). 

C’est d’ailleurs à la fois la force et la faiblesse du livre : il y a beaucoup de chose et qui, par endroits, font un peu pièces rapportées. Je pense notamment aux chapitres où il est question de Hotline Miami 1 et 2 et à une partie plus volumineuse, posée au cœur du livre et consacré aux beat them all. Si ces parties font sens, un peu plus loin, complétant les thématiques et l’éventail des titres abordés, elles m’ont un peu interrogé. Dans le même ordre d’idée, de longues notes en bas de pages, et de nombreux renvois -qui parfois envahissent littéralement les pages du récit principal- prennent aussi le risque de rendre le livre confus...  

Attention, toutefois, hein, qu’on se comprenne bien !

On est loin des livres de « thésards » qui sous prétexte de penser haut sur le jeu vidéo font vendre de l’aspirine ! Dans cet ouvrage la langue de Molière et le jeux vidéo sont largement réconcilié, le fond comme la forme sont soignés et fluides.
En bref, si j’étais testeur à consoles plus et que ce livre était un jeu (je sais, ça fait beaucoup de si !) disons que je mettrais un 92% pour cet ouvrage. 99 % pour le contenu (oui, je me dois tout de même de retirer un point pour les propos tenus sur RESIDENT EVIL 2… je ne polémiquerai pas là-dessus ici. Benjamin, on en reparle si tu veux bien ! 87 % pour la forme (qui, à deux trois reprises, le temps d’une ou deux pages, m’a donc un peu perdu) et 90 % pour l’esthétique (le style, principalement -le vocabulaire est assez riche sans être bloquant et l’effort de joindre analyse et thématique sans oublier l’aspect mini-tests remis dans leur contexte gorgés d’anecdotes qui vont bien). Il y a même quelques mots pour le moins inédit dans le champ lexical lié généralement au jeux vidéo à l’écrit et que j’ai pu relever : Succube (la), circonspects, opprobre, fange (la), obole…

Merci aussi pour ça !   

 
La conclusion…

En lisant ce livre, hyper documenté, on a l’impression de lire une revue de presse, étendue sur plusieurs années, des polémiques liées aux jeux vidéo tout en bénéficiant en temps réél, des bienfaits du recul des ans, en profitant d’une analyse, assez pertinente, qui en découle. Comment ne pas adhérer ? Les faits sont là… et à la fin de l’ouvrage une partie réservée à l’interview d’un spécialiste de ces questions (Shane-fenton) et qui achève de nous convaincre des vérités et contre-vérités établies par l’ouvrage.  
Benjamin Berget, qui écrit sur le jeu vidéo depuis une dizaine d’année, vient de sortir une biographie de YU SUZUKI aux éditions Geek-lines. L’auteur travaille actuellement au troisième volume des jeux vidéo polémiques : La politique et la liberté d’expression qui va conclure la trilogie. Les jeux vidéo de son enfance les plus marquants sont : Dongeon Master (sur Atari ST), Golden Axe (sur master system, la version qui se déroule tableau par tableau) et Mortal Kombat (sur Megadrive).

 VinZ

samedi 20 décembre 2014

RETROGAME Blog - Sélection (2009-2014) =>



HORS-JEUX (Les Interviews)

El didou (Présentateur culte)- Monsieur Garcin (Artiste)- SCIOL (Dessinateur)- Moise the Dude (Rappeur)- Gioacchino Petronicce (Cinéaste) - Alain Le Guirec (Programmeur)- Daniel Ichbiah (Ecrivain) - Gemu Otaku (Gérant) - Florent Gorges (Editeur)

Les ARTICLES (ceux des miens qui puissent se lire)

Edito (Saison 5- saison finale)

Rayman

Les Illustrations de L'Intellivision

Souvenir de joueur (F1 Spirit)

Roger Corman's Rock & Roll Racing!

Les Jeux video et la politique

Super Runner (MSX 2)

Le bon, la brute, le truand... sociologie du type de joueur

Retro vers le futur (Episode I- les jeux de foot)

Critique de "Nos Jeux video" (premier livre de Marcus)

Ig Mag (hors-série n°1) - Critique du livre de Lakav...

Punch out

Duel (de Bandai), séquence déballage

Idée de thème pour un forum

Hallowiin

Tomb Raider

Tron et le tommytronic 3-D

Les CONTRIBUTIONS (Souvenirs & Tests de Jeux par des gamers pour les gamers...)

Yace (Retrogame)-Bruno Rocca (Nolife)- Fredric Sanchez (Retroland)-Chritopher Billaud (Culture games)-Olivier Pastor (Games History) -Boby Jack (Retrotaku)- Alain Le guirec (Programmeur)-Sylvain Romieu (Chroniques Ludiques)-Arthur Meurant (MaSQue)- Guillaume Verdun (MO5.com)- Mathieu Goux (Grospixels)- Gemu Otaku (Retrogame)-Reck (Les Jeux de papa)- Hiero (HD Corp.)- Daniel Ichbiah (Ecrivain)- Los Angelinos (Bloggeur)- David Ricardo (Player one) - Mon pote le Joe (Customiseur du dimanche, pour Super Nes) -
Jibé (Zeplayer)

-Cliquer sur le nom en surbrillance pour lire l'article sélectionnable-


samedi 31 mai 2014

HORS-JEUX N°4: ITW de Gioacchino Petronicce (cinéaste)


Chaque mois (ou un mois sur deux) une personnalité en retrait du monde médiatique, un artiste émergeant en quête de gloire ou de fortune revient sur son parcours et son actualité. Après el didou (Animateur mythique), Moise the dude (rappeur) et Sciol (Dessinateur, peintre, illustrateur du blog), c'est au tour de Gioacchino Petronicce, cinéaste, de nous parler de son travail...
Bonjour Gio, que dirais tu de toi pour commencer ?

Bonjour, je me prénomme Gioacchino Petronicce. Je travaille sur l'image, le son, l'écriture et la réalisation. Cela m'est venu assez tard, vers mes vingt quatre ans, et depuis j'y ai consacré pas mal de temps. A la base je ne connaissais rien, je n'avais aucune culture ou connaissance technique de quoi que ce soit.


J'ai commencé par faire des études de psychologie, de sociologie et de philosophie pour par la suite partir en école de cinéma. J'ai fini cette école il y a environ deux ans et depuis je travaille surtout comme réalisateur, monteur et photographe. Je m'intéresse surtout à la forme courte et expérimentale, même si je développe en parallèle des projets sur des formes bien plus longues.

Je suis émerveillé par le réel. J'aime regarder la vie des gens dans la rue et tendre mes oreilles afin de saisir l'instant magique d'un lieu.

D’où te viens cette envie de filmer ?

Mon envie de filmer découle d'une envie de partager des choses. De véhiculer des sensations et des émotions. Mon envie de filmer ne découle pas nécessairement d'une envie de raconter une histoire. Elle émane d'un réel besoin de développer quelque chose de sensitif.
C’est une vocation ou un long cheminement, tu dirais…?


A l'origine cela ne devait pas être une vocation. Etant jeune, je ne m'intéressais pas à l'image, au son, à la musique, à la littérature, etc. C'est plus un long cheminement. Un besoin d'expression grandissant qui se faisait de plus en plus présent. J'ai commencé par me mettre à la musique vers mes vingt et un ans. J'ai assez vite composé et surtout je cherchais à donner une âme à ce que je faisais. Par la suite l'expérimentation sonore m'a donné des envies d'écrire. Et mes écrits m'on poussé à vouloir  les mettre en image. Vu que j'étais ignorant j'ai tenté ma chance dans une école de cinéma.

Bien avant tout ça des amis très proches me disait qu'il me verrait bien faire du cinéma. J'avais à priori une tendance à me projeter, à visualiser les choses, à les imaginer, à les décrire, puis la passion nous emporte et un sentiment nous transperce. Je ne le voyais pas mais certaines personnes l'ont vue à priori. C'est ce côté, et ces personnes, qui m'ont poussé à aller en psychologie. Mais la psychologie ne m'a pas suffit. Je crois que d'essayer de comprendre ne me satisfaisait pas. Je me retrouvais plus au travers de la création et dans l'expression émotionnelle d'une chose. Pendant un temps la musique à joué son rôle mais elle ne m'a rapidement plus suffit non plus. J'ai donc cherché une discipline qui se prêtait mieux à ce que je recherchais. Et c'était l'alliance du son, de l'écriture, et des images. Alors vocation ou cheminement ?

Quel est le moteur principal qui te donne l'idée d'un film ?

Le moteur principal qui me donne l'idée d'un film c'est la pulsion, le fantasme d'une image ou d'un son, le hasard. C'est plein de choses je crois. Ce n'est pas toujours facile mais il faut fouiller au fond de soi pour trouver et souvent on ne trouve pas. Le meilleur moyen d'avoir une idée c'est je crois d'être investi par un sentiment, une émotion, un fantasme, quelque chose de fort.  Il faut être proche de son « intérieur ».

Ce qui est dur c'est qu'une fois qu'on a trouvé l'axe que l'on veut travailler, une fois qu'on est investi d'un réel fantasme qui nous inspire, et bien il faut arriver à canaliser ce fantasme et à le mettre de côté pour pouvoir le réactiver à un instant précis. Car une idée sous un angle émotionnel ça va et ça vient. Il faut stabiliser cette émotion et en faire une variable mémorisable et contrôlable. Pourquoi ? Car il arrive qu'entre la naissance d'une idée et sa concrétisation se passe plusieurs mois voir plusieurs années. Un projet audiovisuel est long, lourd à mettre en place, dur, et couteux. Il faut donc garder ses idées et ses ressentis bien au chaud.

Il y a un avantage à ce que la concrétisation d'une idée se fasse tard par rapport au moment où cette idée a été imaginée. C'est que si deux ans après avoir eu une idée, cette idée nous semble encore bonne, et si elle nous investit toujours d'une émotion persistante et vigoureuse c'est certainement que cette idée est intéressante.

La naissance d'une idée pour ma part marche au flash, au ressenti intérieur de quelque chose, puis par la suite je fais un effort d'intellectualisation de cette forme abstraite afin de la développer de manière concrète cette idée sur du papier.
Je ne filme pas sous l'effet de la pulsion. J'ai plus tendance à écrire. Je dois avoir environ une quinzaine de courts métrages en stock dont un long. Certains sont développer à 20 % et d'autres à 90%. Ecrire est une chose, en faire un film c'est autre chose. La réalité c'est qu'un film demande des moyens humains, beaucoup d'énergie, de l'argent et beaucoup de temps. C'est assez frustrant...

Qu’elles sont les différentes étapes qui composent ton travail ? De l idée au montage final...comment tout ça s’enchaîne ?

Les étapes de mon travail sont généralement les suivantes :

Trouvé une idée.
Développer cette idée de manière très large.
Trouver un concept.
Recadrer le développement large de l'idée vers le concept.

Puis j'écris point par point la construction du film (image, son, montage).
Cela me donne un découpage précis.

Ensuite le but est de recueillir la matière visuelle et sonore nécessaire.
Et de confronter cette matière avec le postulat de départ.


Par la suite l'idée est de voir si la forme imaginée par rapport à la matière recueillit est la bonne.
Si c'est la bonne c'est génial et si ce n’est pas la bonne il faut revoir intégralement le montage, le concept, et se remettre profondément en question ; accepter qu'on se soit vite emballé dans notre idée voir même planté. Il faut surtout apprendre de cette erreur pour éviter de la subir une autre fois.
Quelles sont tes influences majeures ? Niveau images, sons, musique, cinéma...

Mes influences majeures dans la musique sont variées car j'écoute beaucoup de sons.
Une de mes plus grandes influences dans le passé a été Radiohead. Et un de mes rêves serait de bosser corps et âme jusqu'à en mourir s’il le faut sur un de leur clip.


Au niveau de la pub, mon influence première a été Bruno Aveillan. J'aime beaucoup ses premiers travaux. Quand je suis tombé sur ses œuvres je me suis dit : « Ouaip ! Il y a quand même moyen de faire des trucs de fous en pub ! ».
Niveau cinéma j'aime beaucoup de films. Dans tous les cas un bon ou mauvais film nous apprend toujours quelque chose. Dans uns sens, un bon film nous inspire et un mauvais film nous éduque.
Quels sont tes productions artistiques préférées niveau disque, film, bd, jeu vidéo, livre…


Mon jeu préféré est : « ICO ». J'ai tout aimé. Le nom, l'atmosphère, le son, les vastes étendues, le temps qui semblait s'écouler comme dans notre monde. En tout cas c'est le seul jeu que j'ai abordé d'une manière unique. J'avais l'impression à l'époque de redécouvrir les jeux vidéo.


C'est très dur de dire qu'elle est mon disque préféré. Car cela change en fonction des périodes. J'ai plusieurs disques préférés en fonction des moments. Si je devais choisir, ce serait « Kid A » de Radiohead. Je l'écoute depuis 2001 et je trouve qu'il n'a pas pris une seule ride. J'ai la conviction que cet album ne se démodera jamais. Cet album offre une vision et une perspective extraordinaire. C'est de la grande création. Dans le style je trouve que c'est ce qui a de meilleur et de loin.


Je ne lie pas de BD.

Mon livre préféré : « Le portrait de Dorian Gray » d'Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde. Je l'ai dévoré comme aucun autre livre. Cela part d'une idée simple raconté d'une façon maniéré mais avec beaucoup d'intelligence. De manière générale, je n'ai jamais vraiment aimé lire car j'ai souvent des problèmes de concentration en lisant. Mon esprit se met à divaguer et je perds le fil toutes les cinq lignes. Ce livre m'a tellement fasciné que mon esprit est resté concentré de bout en bout. Et à chaque fois que quelqu'un me parle de livre je lui parle du portrait de Dorian Gray. Sauf qu'il me semble que nous l'avons tous lu...

Mon film préféré est : « The fountain » de Darren Aronofsky. Même si aujourd'hui, je ne le vois plus sous le même angle, je trouve que ce film est plein de qualité, de créativité et de perspective. Il ma mis une bonne claque la première fois où je l'ai vu. Puis, je suis retourné le voir le lendemain et j'ai pris une nouvelle claque. Il y a des passages qui ne marchent pas forcément très bien, mais il y a des passages et des idées qui fonctionnent à merveille. Je cite ce film car c'est un film que j'ai vu avant de prendre la décision d'intégrer une école de cinéma, il a donc joué un rôle important à ce moment là. Je ne sais pas réellement si c'est mon film préféré car la liste pourrait être longue. En tout cas d'un point de vu sensitif c'est le film qui m'a le plus bougé et qui m'a le plus marqué.

Que penses tu de la dernière pub de Leclerc ou ton travail semble imité...


Je ne sais pas si les créatifs se sont inspirés d'un de mes travaux qui y ressemble fortement. En tout cas plusieurs personnes ont cru que j'étais le réalisateur de cette campagne et ont été surpris que ce ne soit pas le cas. D'autres personnes m'ont aussi parlé de plaggia. Je pense que ce film aurait pu être meilleur. La gestion du rythme aurait pu être facilement autre et plus précise. Les enchaînements auraient pu être moins cassants et plus « rond ». L'image aurait pu sonner moins studio et être plus proche de la réalité. Ceci dit je trouve qu'elle fonctionne et c'est certainement le principal.

Il existe un autre film publicitaire dont je tairais le nom qui ressemble plus qu'étrangement à un autre de mes travaux. Il se trouve que les créatifs et réalisateur me connaissaient car je les avais rencontré pour leur exposer mon travail et il se trouve aussi qu'ils sont entrés en relation avec moi à la période du développement de ce projet afin d'en savoir d'avantage sur un aspect de mon ancien travail.  Quelques mois après je tombais sur la pub à la TV. J'ai fouillé du coup sur internet et je me suis rendu compte que la personne qui m'avait contacté n'était autre que la réalisatrice de cette pub. Il faut du culot quand même.

Dans tous les cas c'est sans grande importance à mes yeux. Ce qui m'intéresse personnellement c'est de faire évoluer une forme. Je ne m'arrête donc pas à ce qui a été fait, je me concentre sur ce qu'il sera possible de faire.
Quels sont, dans les films que tu as fais, celui qui a ta préférence, celui qui a le mieux fonctionné et enfin, celui qui a été déterminant...

Le plus de vu c'est « Pictures » qui doit être aux alentours de 380 000 vues.
Le plus déterminant a été « Game Over ».
Celui que je préfère c'est le prochain que je ferais...
Blague à part, celui que je préfère c'est Game Over, car cela représente ce que j'aime le plus faire.

Tu as gagné un peu de sous avec tout ça? En temps, en moyen ça te coûte... non ?

Je n'ai pas gagné de sous avec « Pictures » et « Game over ». Cependant « Game over » m'a permis de travailler sur des projets qui m'ont fait gagner des sous.Ce sont des vidéos que j'ai produite moi même et seul. Donc cela m'a couté environ 100 euros par vidéo. Et beaucoup de temps à organiser, tourner, enregistrement des sons, « dé-rushage », montage, mixage.


J'ai tourné à l'époque avec un 7D, 3 optiques (zeiss 50mm 1.4, canon 100mm 2.8 et un tokina 11-16mm) et un trépieds photo. Pour le son j'ai utilisé principalement un zoom H4n.

Merci Gio... les apprentis cinéastes vont pouvoir avancer avec toutes ces réponses ^^ Et bon courage, pour la suite!